vendredi 7 avril 2017

7 novembre 2015

Nathan et maman sont partis à la campagne, et moi je reste au calme, avec la belle musique de Vivaldi. Prendre mon temps, et là, dans l'urgence lente, je cherche les mots pour dire la quiétude du moment. Petite sueur dans la nuit, Mi-rêve, et mi-cauchemar, mi-ange et mi fantôme, mi-Nathan et mi-moi. Me retrouver loin de moi, ma pensée d'hier qui me revient à demi-mots, Etty, encore mon Etty, je le disais à ma Tata Thérèse hier. En substance mais sans brutalité; je me disais à moi-même hier ceci, que si les écrits de Etty Hillesum ont eu une telle résonance chez moi et que j'y voyais tant de lumière, c'est en raison aussi de son funeste destin, les camps de la mort et la mort dedans, que c'est cela qui a donné l'éclat à ce qui en avait déjà… Comment est-ce possible ?
Toute cette obscurité qui permet à la lumière d'être plus éclatante encore, comme les étoiles qui brillent dans la nuit noire… Alors moi je me suis blotti dans ce sentiment si doux, cette réconciliation éphémère avec sœur la mort, se dire que ce qu'on a déjà vécu était si beau alors pourquoi toujours vouloir plus, mieux, encore des vacances, encore des projets,j'en veux ici, j'en veux là, et dans 10 ans, et dans 20, course effrénée vers la mort, alors que là, moi, avec mon Etty et les petits papillons dans la nuit, je sens la lumière toute belle, et la mort devient un cadeau, qui donne toute la forme à la jolie vie… Et les fantômes autour qui me font ouh !!!.... Ouh!... Ouh!...et moi je fais hi!!! .... Hi!!!... Et hi han aussi comme ça tout le monde est content…
Sans colère mais l'indignation on a le droit, c'est Etty qui me l'a dit.
Et puis bien sûr quand on va mourir on est triste, mais on a rien sans rien, et la mélancolie la prendre par la main…
J'aime bien parler avec ma Tata Thérèse, et je lui raconte tout ceci, et avec elle je dis que je pense à la mort tous les jours parce que dans jours il y a vie.
Je vais essayer de garder ce doux sentiment, cette espérance que Etty m'a porté, mais qui s'en va dès qu'on la touche, juste regarder, mais pas trop parce que ça brûle et on voit plus rien, la modération, entre la gloire et l'humilité, entre la lumière et la nuit, toutes les deux réunies dans l'amour.
J'avais dit un jour à mon petit garçon, mais je l'ai peut-être déjà dit, mon petit garçon, si je dois mourir demain, je voudrais te dire que tu m'as sauvé la vie parce que je suis dans ton cœur;
Et aussi qu'on a rien sans rien, que quand on touche on est touché, et que dans la tristesse tout au fond il y a de la lumière.

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