vendredi 7 avril 2017

11 mai 2016 - mouton nuage

Mouton-nuage
Petit mal de dos saisonnier, doux suaire dans la nuit, pour me rappeler à mon bon souvenir, et les fantômes alentours. Je viens poser sur ces lignes mes maux doux, en équilibre instable comme on dit quand on a peur du froid, mais Vivaldi retient mes petites larmes, pour les garder plus longtemps encore dans le creux de mon âme et me sentir encore en vie, et mon petit mal de dos, lymphomatique ou pas ... Quand on met "petit" devant un mal de dos, ou bien devant un prince, on a envie de se blottir et de regarder le ciel, bien confortable, entre ma chère Etty Hillesum et saint François d'Assise. Je me suis agenouillé à l'église lundi à la messe, mais ça m'a fait mal aux genoux, moi qui voulais me blottir, je me suis senti comme étranger, alors je me suis relevé ...
Comme Etty, écrire pour ne pas oublier qui je suis même si les mots me fuient et ne me reconnaissent pas ce matin, et moi qui veut me blottir près d'eux, sentir comme la vie est jolie quand on l'écoute au loin. Me dire que ce nuage, tout là-bas, s'offre à moi comme moi je m'offre à lui, Sa jolie forme qui me fait penser que je suis ici, à le regarder, et qu'il me regarde aussi, avec tendresse.
Le vide d'installe ici, avec ces mots de ce matin qui ne résonnent plus et m'arraisonnent plus qu'ils me font rêver, mais il faut accepter la part incertaine qui fait la part belle aux déserts, à la nuit noire, au sombre destin des hommes, aux fontaines qui ne coulent plus, et l'homme sur le seuil, et moi là le premier, dieu de l'instant avec un petit d, comme pour m'y blottir encore, avec mon nuage que j'aime et qui m'aime, qui me parle tout bas dans le silence.
Fermer les yeux, me rapprocher un peu plus de mon mouton-nuage, un cadeau du ciel, et moi, là, avec ma muselière pour pas qu'il mange ma rose, ma rose éphémère, et moi, encore, qui broie du blanc et du noir avec les mots qui volent en éclat, et qui ramasse les miettes pour les mettre dans mon cœur et les aimer tendrement. Puis dans mon château emporter les gens que j'aime, et la lune, et le ciel, emporter les silences et les bruits qui m'ont portés, emporter aussi la pluie fine qui vide les cœurs, et comme dit Etty, Dieu si tu ne peux pas nous ramasser, moi je te ramasserais, tant que je peux, ou même si je ne peux pas. Qu'importe, sinon porter mon cœur que je confond souvent avec mes yeux qui pleurent, et la pluie fine qui vide les cœurs, et Vivaldi je l'emporterai aussi dans mon château de rêve, là, sur mon mouton nuages qui prend l'eau, et aussi qu'importe qui on est ou qui on n'est plus ; juste enfouir tout ceux que j'aime dans mon cœur et m'y blottir pour toujours

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