vendredi 7 avril 2017

28 novembre 2016 - novembre en hiver

Novembre en hiver.

Précieux moment qu'il m'est donné ici, pour écrire doucement et reposer mon corps animé de ce matin, entre prise de sang, pas manger, et contrariétés avec mon cancérologue qui ne répond pas à mon message. Je dois la revoir le neuf, en sous-neuf de préférence, pour des examens de contrôle, sauf que je crois avoir égaré ma prescription de scanner, et la dame elle répond pas, enfin encore du patati et du patata à tout-va, encore je m'égare, comme si la solution était dans l'explication. Comme s'il fallait creuser encore et encore, alors que là, le ciel, il suffit de lever la tête, un peu, beaucoup, passionnément, voir à la folle vie, embrasser les murs des prisons, pleurer de joie, la joie qui va et vient au rythme du temps qui passe sur le cœur des vivants,puis emporte avec elle le cœur des plus là, des juste ici. S'en vont et viennent ainsi mes mots à qui je m'adresse, je leur ai promis ce matin.

Encore hier à la messe, mais ce n'était pas mon prêtre de St-Sulpice, j'étais à mon église de quartier, entouré d'étrangers, et comme j'aime à le dire, moi le premier, avec mon petit papa à côté de moi, qui a communié, avec moi. Sermon qui m'a fait triste un peu, le prêtre a parlé d'une Une de libération où l'on pouvait voir la France dessinée en chapelet. Entendre qui voudra, l'occasion était trop belle pour mettre dos à dos tous les ânes bâtés, et moi le premier, comme ça pas de jaloux. Enfin en somme, le prêtre, parce qu'il faut creuser encore, a ironisé sur cette Une "de gauche" ("de gauche" c'est moi qui le dit, Hi hi) qui de la sorte « témoignait »  de l'Avant, la venue de Jésus, alors qu'on sait très bien que Libé est à gauche, n'est-ce pas ? (Tous mes mots ont compris) ... enfin voilà, alors je suis replongé dans mon cœur, aller chercher Etty qui est toujours là, la haut, et me cueille. Je reprends à mon compte que l'on peut être indigné, alors voilà, pas de colère mais de l'indignation, comme Jésus qui fait voler en éclat les étalages des vendeurs du temple, et moi à me demander si j'étais bien à ma place ici, étranger parmi les étrangers, notre lot à tous, alors je me suis dit que oui et je suis resté là, dans le silence près de Etty et de mon papa aussi ; l'ostie m'a fait du bien, comme à l'habitude j'ai fermé les yeux et j'ai senti beaucoup de bonnes choses. Nourriture céleste, je le dis, je cultive le jardin du bonheur, même si je suis entouré d'étrangers, comme chacun peut l'être.
Les autres étrangers n'étant pas loin, les mécréants comme pourrait dire les premiers, les autres étrangers qui ont sans doute pas voté Fillon. Fillon ils étaient tous autour de moi à la messe, j'aime à le croire, et moi, le petit Juppé en culotte courte, l'ostie à la main, premier de la classe, qui pleure, et qui rit. Calimero de la première heure, tout seul, et pétri dans le bonheur. Cultiver mon jardin, sentir que cela pousse dans le cœur, et que cela pousse jusque les yeux qui pleurent. que du bonheur.

Moi je vais voter Poutou si Hollande se présente pas aux primaires. Ils m'énervent tous, Montebourg, Hamon, et toute la clique, "moi je", "moi je", je me reconnais bien là. Poutou au moins il ne cherche pas à être président, il le dit lui même. Il veut juste être là, témoigner pour ses camarades et pour lui-même, témoin du peuple, témoin du Christ, quelle importance; Témoin, cela me va. Hélas, sur l'estrade, les Montebourg, Hamon et autres professeurs Tournesol, avec leur règle millimétré, qui disent "non c'est moi", "non c'est moi". Moi je dis, non c'est Hollande, sinon c'est Poutou, c'est tout

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