Spinoza

Voilà ... qui rayonne ici bas,
La vie en coin, et le soleil qui me sourit ...
La musique porte mon âme, et Spinoza mon esprit,
Mon corps, quand à lui, enseveli dans le ciel de ma vie, suit ce doux cortège avec la joie qui lui est due,
Après ces froids hivers et ces longs manteaux de doutes, la nuit noire a fait place au soleil d'aujourd'hui.
Parce qu'aujourd'hui est un présent, c'est Spinoza qui me l'a dit, et aussi Nathan, mon petit garçon ...

Combinaison gagnante

Combinaison gagnante en rêve et dans la vie ... les bons numéros sont sortis ce matin ... bien sur le ce n'est qu'une première étape, et il y a encore des trucs et autres astuces sur le pet scan de ce matin, mais plus actifs, et la masse là, qui me taraudais l'âme en gris pas clair, elle fixe plus mon mésentère ... mais je me rappelle, encore hier, ma mise en terre... Cela fait quelques millions d'années-secondes déjà que je vis avec cela dans ma tête, la peur au ventre depuis que des sueurs nocturnes sont apparues pendant le traitement, comme pour me rappeler Hodgkin qui veut manger mon âme ... et puis le matin me réveiller l'âme grise, chercher quand même un peu de vie ...  Emmener mon petit garçon à la bibliothèque, et lui raconter des histoires de lapin et de loup pas malin ... Aimer et aimer aimer, aimer encore, sentir le vent même si on voit plus la brillance des gens heureux et on regarde plus les étoiles ... Mais tout ça c'était hier, et encore ce matin à dix heures moins une, et puis les six numéros sont tombés ... le protocole a répondu ... j'attends le complémentaire la semaine prochaine pour la suite des évènements qui m'enchaînent ...

Le bonheur

Un peu à flot depuis Honfleur, je me rappelle que la vie est une promesse de bonheur, mais que parfois, quand le doute s'immisce, moi je suis sans force, et je perds pied. Alors ici c'est un peu un endroit pour fuir ces eaux troubles, et sentir encore le vent dans mes cheveux de pierre. Me rappeler de ce matin, avec mon petit garçon, en visite éclair dans l'église du quartier, et dire bonjour à Marie, Jésus et Sainte Thérèse. Sentir la main de mon petit garçon dans la mienne ... Garder ce moment longtemps au coeur et sentir mon bonheur ... Puis quitter les lieux parce que c'est ainsi mais se dire que l'on peut y revenir par milles chemins, parce que chaque jour est un chemin différent ...

La porte de saint cloud quand j'étais enfant (dans les années 70)

Lapins endormis

Là, assis au bord d'une rivière imaginaire, j'ai une heure de solitude amie pour emporter mon être dans les eaux tièdes ... La nuit dernière j'ai rêvé comment c'est quand c'est plus, et c'était tout doux. Un fil qui me portait dans sa grande bonté, et moi funambule dans cette nuit, je suivais ce parfum d'éternité. Je me suis alors assis à côté de mon petit garçon et je lui ai lu les trois brigands, un livre très grand format qui raconte l'histoire de ... trois brigands ... avec des grands chapeaux et des pétarades et autres ustensiles à détrousser les promeneurs. Et moi là à côté de mon petit garçon je contais les plumes du temps, et je dormais heureux au creux de ma vie ... alors les trois brigands s'en sont allés et mon petit garçon a été chercher un autre grand livre, Loulou, un loup format lapin ... mais l'heure tourne et je dois vous quitter. Des gens vont bientôt apparaître et déterrer mes lapins endormis ...

Chaque jour est une vie

Ecrire, pour fuir, loin des codes et des kodaks. Flashé par la vie qui va trop vite, moi qui suis si bien dans ce no man's land comme on dit pour dire grand nulle part, entre deux traitements de ma maladie. Alors que demain veille, je veux poser une plume pour me rappeler aujourd'hui, comme je suis bien, à chercher les miens, les mots, les tendres moi qui me fuient, et moi, rattrapé par la belle musique de Pergolèse j'ai l'impression de flotter, à vivre les minutes comme des heures, et les heures comme des journées. Chaque jour est une vie ici, je vous le dis, et puisque le champagne n'est plus à la fête, et que je suis privé des errances de dans ma vie, alors je m'invente des ivresses amies, comme hier ... Jouer du piano dans des maisons de retraites pour des belles personnes, et sentir qu'on fait du bien, cela suffit à mon bonheur.

La lune qui faisait pas nuit

Voilà comment mon petit garçon appelle la lune quand il fait jour

Les blancs sont bas mais çava

Avant il y avait la mer et des poissons plein les rivières ... ça c'était avant ... mais maintenant ma plume asséchée ne trouve plus de mots, les blancs sont bas et moi j'avais surtout peur de perdre le noir de dans mon âme ... alors j'ai remis Vivaldi pour me rappeler à la vie, la salle des rêves en tête, et Nathan au coeur ... les pieds dans l'eau, à écouter la musique baroque et puis serrer ce moment encore et encore, comme pour m'y accrocher, mais doucement, et rêver que ce moment là m'emmène loin, dans une forêt de moi, et des silences par milliers pour qu'ils viennent réveiller mon âme ... avant de quitter l'espace et le temps, j'ai pris Nathan par la main et je me suis accroupis à ses côtés pour lui montrer une toile avec un grand escalier et des petits chiens. Il y avait un chien blanc dans le grand escalier ... nous lui avons dis ouaf ouaf tout doucement, puis nous sommes partis à pas de louveteau ... 

Bonheur parfait

Je crois que j'aime Vivaldi comme Bach, s'en pareil, avec Venise en toile de fond et mon petit Nathan tout près de moi ... L'autre jour j'ai emmené mon petit garçon au musée Maillol pour y voir des toiles de Venise, de Canaletto. A un moment nous nous sommes assis dans une petite salle. On entendait de la musique baroque, et moi je l'aime tellement cette musique là, alors avec mon petit garçon tout à côté de moi, c'était le bonheur parfait ... je me laissais bercer par les silences de dans ma vie, avec la musique baroque qui nous racontait des histoires ... Un moment j'ai dis à Nathan si il voulait qu'on s'en aille et il m'a dit d'accord ...

 

Hodgkin, mon amour

Eu égard à Marguerite Duras et son Hiroshima mon amour, je supplante mon Hodgkin à moi, là, qu'est dans mon corps, près du coeur et du foie, tout partout, qui m'encercle confortablement dans la peur ... quand on est plus sur la terre, on pleure plus et on rit plus non plus, on serre plus son petit Nathan dans les bras, on a le coeur qu'est plus là, on se demande pas quoi, ni comment, moi j'ai juste peur d'avoir froid ... mais je devrais pas parler de cela alors quoi tu sais je vais pas en parler, juste m'évader encore tant que j'y suis ...

Promis je reviendrais ici pour sentir le vent dans mes cheveux de pierre ...

Fou, j'erre dans la forêt

J'avais peur du vide, là sous mes pas, pas trouver les mots, surtout pas trouver de mot, pour dire quoi, et pourquoi moi, et pourquoi pas, parce que là avec ma récidive de la maladie de hodgkin que j'ai eue aussi en 1995 et 2001, et 1815 aussi mais j'en suis plus si sur, je retourne dans le fiel, fiel très noir dedans au début ... surtout avant le 11 janvier ... ça fait un an que je me gratte tout le corps et j'atteins l'âme, enfermé dans mon corps, personne peut me dire ce que c'est, même pas mes deux poissons qui me regardent avec douce parcimonie, me confondant sans égard avec la télé je présume, que je leur ai laissé là mais j'ai coupé le son, égard pour Bach que j'ai mis dans les choux fleurs. Le 11 janvier je vais à Cochin avec mes scanners pas bonbon fleuris, et la professeur de l'observation de jour m'entretien, moi et Aurélia, Parole à l’appui, la professeur apporte de la douceur dans mon âme à l'abîme. Il faut refaire des examens pour savoir si c'est bien une récidive de hodgkin, ce que tout le monde espère car ce serait le moins pire des scénarios ... Mon petit bonhomme magicien vient de se réveiller, je vais le rejoindre et reviendrai dans la forêt (c'est quoi je dis à mon bonhomme magicien à ces propos)