jeudi 5 janvier 2023

Vendredi 6 Janvier - S. Zweig

J'aime beaucoup cette lettre d'adieu que Stefan Zweig a écrite en 1942, avant de se donner la mort par empoisonnement au Véronal. accompagné par sa femme qui ne pouvait imaginer la vie ans lui ... 

« Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j’éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m’a procuré, ainsi qu’à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j’ai appris à l’aimer davantage et nulle part ailleurs je n’aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même.
Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d’errance. Aussi, je pense qu’il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.
Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux. »

"Hanté par l'inéluctabilité de la vieillesse", c'est ce que j'ai aussi lu sur Wikipédia ... donc je ne serai pas le seul !! en plus de cela Stefan Zweig !! qui pense comme je pense !! partir à  60 ans, c'est la première fois que je lis sur un suicide "heureux", étrange sentiment qui me procure, on pourrait dire, une forme de joie, et d'espérance aussi, mot un peu compliqué pour dire l'espoir de l'instant ... ce n'est pas un plaidoyer pour une forme de suicide heureux que je fais là, simplement dire qu'on peut voir de la lumière partout, comme j'ai pu en voir en parcourant cette belle lettre d'adieu

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